27/04/2009

IAM - L'Ecole Du Micro d'Argent

Existe-t-il un CD parfait? Je ne crois pas, mais "L'Ecole Du Micro d'Argent" s'en approche grandement. J'ai eu ce disque il y a quelques années, alors que j'étais dans une période "Rap trop rebelz" peu reluisante, et il m'inspirait déjà le plus grand respect.
Peu après, m'étant totalement coupé du rap pour entrer dans une autre période "Rock trop rebelz" non moins ridicule, je suis retombé sur IAM. Une nouvelle claque.
Les instrumentaux, les flows de Akhenaton et Shurik'n et bien sûr les paroles. Je ne m'y connais pas assez en rap français pour en juger, mais elle me paraîssent inégalables de par les références et les thèmes abordés.
IAM, aussi eccléctiques que le Wu-Tang Clan, samplés dans "Petit Frère".
"L'Ecole Du Micro d'Argent" est un film, mélange de films d'arts martiaux chers à Tarantino et d'un Star Wars qui se passerait sur Mars, bien sûr. Un disque que plus on l'écoute, et plus on le découvre, avec toujours une rime jusque là cachée, incomprise et finalement géniale.

Les samples utilisés font sans doute partie des meilleurs du rap. Vous pouvez en voir un exemple ici.
Pour avoir vaguement écouté les albums suivants, je peux dire que celui-ci est le plus abouti. C'est le chef-d'oeuvre du groupe, grand frère de l'indisipliné "...De La Planète Mars", leur premier effort.

Débutant avec un titre éponyme qui nous met directement dans l'ambiance sombre et calculée de l'album, les morceaux s'enchaînent, qu'ils soient sociaux ("Petit Frère", "Né Sous La Même Etoile"...), d'inspiration asiatique ou western ("Quand Tu Allais On Revenait", "Un BOn Son Brut Pour Les Truands") ou Star Wars avec le fameux "Empire du Côté Obscur".
Le seul bémol étant pour moi "Independanza" avec la Fonky Family, que je trouve incohérant avec le reste.
Pour clore cette heure de rap de qualité, le magnifique "Demain C'est Loin", durant 9 minutes, où les deux MCs rappent sans un break, et que l'on peut apprécier au pied des pyramides et ici:

09/04/2009

Tom Waits


"Blue Valentine", le CD que j'écoute en boucle depuis quelques semaines.Du jazz enfumé, donc, avec la voix inimitablement enrouée de ce crooner de taverne, racontant les déboires de divers acteurs de la vie nocture New-Yorkaise. Quand la chanson ne se passe pas dans un bar, c'est dans un motel, ou sur un trottoir mouillé par la pluie. Dans cet album, Tom Waits mène son grognement bluesy destroy dans les aigus, à l'instar de "Somewhere" , issu de West Side Story ou du magnifique "Blue Valentine", ballade bossa-nova.

Le dernier album qu'il a sorti sur Anti-, -label qui produit notament One Day As A Lion, actuel groupe de Zack de la Rocha-, s'intitule "Orphans", album contenant divers morceaux tirés d'époques diverses de sa carrières. Il résume très bien l'artiste, à travers les 3 CD qu'il contient: son côté blues-rock dans "Brawlers" avec le presque psychobilly "Lie To Me" et une reprise des Ramones; celui plus conteur-jazzy dans "Bawlers", contenant entre autres "Little Drop Of Poison", chanson présente dans Shrek 2, et enfin le côté expérimental et bruitiste de l'artiste dans "Bastards", dont le plus flagrant est "Army Ants" où il parle de fourmis.

Tom Waits est un des rares artiste que je connaisse à avoir une telle ambiance dans tout ces albums, qui évolue mais ne change jamais vraiment. Même l'album de Scarlett Johansson, qui contient exclusivement des reprises de lui, et bien que celles-ci soient de très bonnes reprises (je veux dire par là qu'elles sont totalement réarengées et que ce sont des chansosn à part entières), a un univers particulier (je sais pas si vous avez suivi ma phrase, même moi j'ai du mal parfois).

Bien que je n'ai pas écouté sa discographie entière, Tom Waits est pour moi l'artiste parfait: tout ce qu'il a fait, des années 70 à aujourd'hui, se vaut largement, et il a vraiment sut évoluer, que ce soit avec , "Alice" sorti en 2002, et son folk dépressif, ou "Blue Valentine", album de jazz enfumé. Les seuls autres qui ont réussi à faire ça sont Portishead (voir plus bas) et les Adicts, mais c'est un autre genre de musique... (en plus il a joué dans des films de Jarmusch et il est pote avec Johnny Depp), qui se fout d'être sur des majors de merde: il incarne à merveille l'artiste alternatif qu'on ne peut qu'aimer.

Vous n'en êtes pas sûr? Allez, une dernière vidéo pour vous convaincre.